mercredi 6 mars 2013

Langages d'amour des enfants

J'ai décidé de vous faire partager mes lectures. Au-moins celles liées à mon blog: avec une balance et le reste qui me tient à coeur!

Pour la première, je vais vous parler du dernier livre que j'ai lu. J'ai même pris des notes en pensant à vous (avec un avion en retard, j'avais le temps de lire attentivement et de prendre des notes...).

A force de le voir sur la table de Corinne lors des sessions d'ateliers, j'ai fini par craquer et je l'ai acheté:

Langages d'amour des enfants, de Chapman et Campbell (14€25)


 
Les auteurs

Gary Chapman est docteur en philosphie et anime des ateliers pour les couples. A force d'avoir des questions sur le sujet "famille / enfants" de la part des participants, il a planché sur le sujet.
Ross Campbell est professeur en pédiatrie et en psychiatrie. Il a écrit d'autres livres dédiés à l'enfance ou à l'adolescence.


Pour qui?

Ce livre s’adresse avant tout aux parents. Mais dans bien des situations (toutes même sans doute), le mot parent peut être remplacé par enseignant, éducateur, assistante maternelle, bref, tout adulte s’occupant d’enfant(s)…


De quoi çà cause?

L'idée est qu'il existe, pour les enfants comme les adultes, 5 moyens d'exprimer l'amour. Et donc 5 moyens de le comprendre.
  • le toucher
  • les moments de qualité
  • les paroles valorisantes
  • les services rendus
  • les cadeaux
Chacun d’entre nous a un langage d’amour auquel il est plus sensible. Ce qui signifie que nous ressentons bien plus l’amour que l’on nous porte lorsqu’il est exprimé via notre langage préférentiel.

A contrario, si c’est via ce langage qu’un parent exprime son mécontentement à son enfant, le message passé sera aussi une preuve de non-amour aux yeux de l’enfant.
Par exemple, si le langage d’amour dominant de votre enfant est les moments de qualité, en l’envoyant seul dans sa chambre lorsque vous êtes fâchés, en plus d’être fâché, votre enfant entend « maman / papa ne m’aime pas ».

Ce que j’ai aimé

Le maître mot de ce livre pourrait être « amour inconditionnel ». Nous aimons nos enfants pour ce qu’ils sont, pas pour ce qu’ils font (ou ne font pas).

Une grande idée véhiculée par les auteurs est que nous avons tous un réservoir émotionnel. S’il est vide, impossible d’être « bien ». Un enfant qui « fait une bêtise » a bien souvent son réservoir sur la réserve, voire déjà vide. Le remplir (via son langage d’amour préféré, c'est encore mieux) rassure l’enfant et l’apaise immédiatement. Les auteurs insistent sur une question à se poser lorsque l’enfant « se conduit mal » : de quoi a-t-il besoin ?  

Un point très positif est le grand nombre d’exemples concrets rapportés par les auteurs, des conversations réelles parents / enfants. On n’est pas dans une théorie belle à lire ; un lien avec la vraie vie est possible !


Un chapitre entier est dédié à la colère. Colère de nos enfants mais aussi la notre.

Non, la colère n’est pas mauvaise. Elle n’est pas bonne non plus. C’est un sentiment, rien de plus. Certes, un sentiment négatif, mais elle a à considérer comme la tristesse par exemple.

Ce n’est pas facile d’être soi-même aux prises de sentiments négatifs et voir nos enfants dans cet état ne l’est pas plus.
Grâce au schéma détaillé de débriefing "post –colère", il nous est donné les moyens d’aider nos enfants à progresser dans l’expression et donc la maîtrise de leur colère.
Quand je parle de maîtriser la colère, il n’est pour autant pas question de la contenir. Il est important de laisser sortir sa colère, sinon, elle détruit la personne. Et on risque bien des dégâts ultérieurs lorsqu’elle explosera finalement.
Si nous ne savons pas gérer notre propre colère, il sera très difficile d’aider nos enfants sur ce chemin. Gardons à l’esprit que les enfants n’ont aucun moyen de se défendre contre notre colère.

Les auteurs ont rédigé une « échelle de la colère », en 15 points. De 15 à 12, on est dans la partie négative. De 11 à 7, c’est principalement négatif. Puis entre 6 et 3, c’est la partie « positive et négative ». enfin, les échelons 1 et 2 sont positifs (cherche une solution, focalise sa colère sur la cause réeelle »)… combien d’entre nous, parents, avons atteint le haut de l’échelle ?...


Les familles monoparentales ne sont pas en reste: un chapitre entier leur est consacré.



Ce que je regrette

Parmi les langages d’amour, il y a les paroles valorisantes. Selon moi, les auteurs n’insistent pas assez sur le côté factuel que doivent avoir ses paroles. Utiliser le compliement descriptif (cf. Faber et Mazlisch) renforce la confiance en soi et montre à l’enfant à quel point nous faisons attention à lui.

 
Une de mes grosses déceptions est que les auteurs ne rejettent pas l’utilisation de la punition, même s’ils précisent qu’elle doit être utiliser avec parcimonie. Ils confondent même à mon grand désarroi « punition » et « sanction ».
Dans une situation-exemple, un enfant qui a cassé une vitre en jouant au ballon à un endroit interdit se voit outre la sanction (payer la vitre), infliger une punition (priver de ballon). La privation de ballon pourrait être une sanction si on avait posé les règles auparavant (soit tu joues ailleurs, soit on retire le ballon). Dans cet exemple, elle est clairement donnée sous le coup de la colère de l’adulte, donc, c’est une punition.

Globalement, le mot discipline est associé au « contrôle de la part des parents ». L’idée de « contrôler son enfant » me dérange, de même que le mot discipline. Du moins dans son utilisation d’aujourd’hui.
Car le mot discipline vient du grec, qui signifie former, éduquer. Pour Chapman et Campbell, la discipline « consiste à accompagner l’enfant à l’âge audlte ». Pas mal comme programme quand même!

Point positif néanmoins, lorsque le parent « exerce sa discipline », les auteurs rappellent qu'il doit toujours assurer l’enfant de son amour (inconditionnel forcément!).


Le livre présente 5 moyens de contrôler le comportement de nos enfants...
  • Les requêtes.
  • Les ordres.
  • La tendre pression physique.
  • La punition.
  • La pression psychologique. Ou le système récompense / privation.
Très choquée que cette dernière soit abordée dans ce livre. Les auteurs mentionnent tout de même leur grande réserve et spécifient qu’elle ne doit être utilisée que dans les situations extrêmes. Bien sûr, on n’est plus ici dans l’amour inconditionnel. De plus, l’enfant comprendra vite où est son intérêt et se pliera à la demande parentale uniquement pour obtenir ce qu’il souhaite. Les parents pourront s’exclamer que leur enfant les manipule, mais sur qui a-t-il pris exemple ?....

A côté de ces points, une référence à la religion chrétienne assez récurrente qui me dérange. Une morale non religieuse est possible aussi!!


Au final

Ce livre m'a fait beaucoup cogiter. J'ignorais ces différents langages d'amour. A présent, j'essaie de faire attention aux langages des personnes qui me sont chères afin qu'elles me comprennent au mieux.
Le dernier chapitre reprend des questions afin de nous mener encore plus sur le chemin de la réflexion.
Alors, je conseille ce livre, oui bien sûr! Que chacun garde son oeil critique et adapte ces écrits à sa vision des choses.



photo: www.freedigitalphoto.net

2 commentaires:

  1. Coucou !

    Ce livre est tout simplement génialissime ! D'ailleurs les autres variantes aussi lol.

    Au fait, je t'ai taggé : http://floressentielle.blogspot.fr/2013/03/decidement-je-suis-poursuivie-par.html

    Grosse bise !

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  2. :-) une découverte pour moi le tag! ;-)
    Merci en tout cas

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